« Avant d’appliquer le plan d’action, il faut d’abord savoir ce que l’on vise, quels résultats concrets on attend, et dans quelle direction nous voulons faire avancer la lutte contre la corruption », explique Tsiry Razafimandimby, secrétaire exécutif du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI). D’où l’importance, selon lui, de ce cadre qui permettra enfin de mesurer l’efficacité des efforts entrepris, d’identifier les blocages et d’en tirer les conséquences.
Le comité de suivi et d’évaluation sera ainsi chargé d’analyser chaque année les réalisations par rapport aux objectifs fixés. Les indicateurs de performance, en cours de définition, serviront de base pour évaluer les résultats, interpeller les responsables et proposer des ajustements. « Ce que nous mettons en place est inédit : tout le monde est désormais sensible à l’obligation de résultats. Les citoyens comme les décideurs attendent des preuves concrètes d’avancées », affirme Tsiry Razafimandimby.
Le mécanisme s’intègre dans un cadre institutionnel désormais complet, qui définit clairement le rôle de chaque entité. Outre le comité de suivi, ce cadre comprend un comité de pilotage de la mise en œuvre de la SNLCC rassemblant le Premier ministre, dix ministères, le CSI et les principaux organes de lutte contre
la corruption, ainsi qu’un comité multi-acteurs réunissant parlementaires, société civile, secteur privé et partenaires techniques. « Le comité multi-acteurs aura toute latitude pour contrôler la conformité de la mise en œuvre. Comme la société civile l’a toujours fait, il pourra critiquer, proposer, alerter », souligne le secrétaire exécutif du CSI.
La SNLCC entre donc dans sa phase d’opérationnalisation. Après la mise en place du mécanisme de suivi, viendra l’élaboration du plan de mise en œuvre par objectifs stratégiques, dont le premier est de mettre fin à l’impunité. « Nous devons être capables, dans cinq ans, de dire que nous avons brisé le règne de l’impunité », lance Tsiry Razafimandimby. « Lors des réunions d’aujourd’hui et de demain, nous devons examiner les moyens qui nous permettront d’affirmer qu’à l’horizon de 5 ans l’ère des intouchables est bel et bien révolu », explique-t-il.
Recueillis par L.A.